En collaboration avec Plan humain, août 2024.
Résumé
2024 a été une grande année pour l’Association québécoise pour l’équité et l’inclusion en éducation postsecondaire (AQEIPS). Non seulement nous avons célébré les 25 ans de notre programme de bourses, mais nous avons également reçu des dons records de la part de nos généreux donateurs et avons pu remettre 35 bourses à des personnes étudiantes en situation de handicap (PÉSH) de partout au Québec. Pour rajouter à notre succès cette année, nous avons pu travailler en collaboration avec la société de consultation Plan Humain pour mener un sondage auprès de nos boursiers au fil des années afin d’évaluer l’impact de notre programme sur les récipiendaires. Voici quelques points saillants du rapport :
1. CONTEXTE
Âge
L’âge majoritaire des boursiers, soit 18-25 ans, montre que la mission de l’organisation est bien ciblée. Comme l’AQEIPS vise à soutenir les étudiants en formation DEP, AEC, cégep et université, ces boursiers représentent bien la tranche d’âge où l’on débute ou poursuit ses études. C’est donc le groupe d’âge à privilégier si nous voulons amplifier notre mission. Naturellement, tous les boursiers, quel que soit leur âge, seront pris en compte, mais l’accent devrait être mis sur les 18-25 ans.
Territoire
Bien que l’organisme ait son siège social et ses employés à Montréal, il est clair que les efforts déployés pour assurer une présence régionale portent leurs fruits. Plus de cinq grandes régions du Québec sont représentées dans le sondage, ce qui confirme que notre notoriété est suffisante pour nous faire valoir à travers tout le Québec.
2. ENGAGEMENT
Référencement
Une fois de plus, à l’unanimité, les boursiers souhaitent partager leur expérience de bourse avec l’organisation. Certains aimeraient même pouvoir bénéficier à nouveau d’une bourse. Il pourrait être intéressant d’envisager la possibilité d’octroyer des bourses à deux reprises, par exemple au début et à la fin du parcours.
La moitié des boursiers aimerait faire partie d’un réseau d’anciens boursiers et bénéficier d’opportunités de réseautage et d’échanges. Ce type de réseautage permettrait non seulement de créer des liens, mais aussi de transformer tous les boursiers en ambassadeurs de l’organisation, qui feraient à leur tour la promotion de celle-ci par le biais du bouche-à-oreille dans leurs réseaux.
Ce qui manque actuellement à l’organisation dans ses communications, c’est du storytelling. Les donateurs, partenaires, et même les boursiers doivent pouvoir comprendre l’ampleur de l’impact de cette bourse sur la vie des gens. En partageant davantage d’histoires, de parcours et de réussites, l’organisation se rapprochera de plus en plus de sa clientèle cible et réussira à l’attirer.
Compréhension de l’organisation
La majorité des boursiers comprend bien la mission de l’organisation et le soutien qu’elle peut apporter. On peut donc présumer que les outils de communication transmettent un message simple, clair et bien perçu dans les diverses institutions scolaires.
En ce qui concerne ses forces, le programme de bourses est définitivement au cœur de l’organisation pour ces PÉSH. Au-delà de l’aspect financier, la reconnaissance associée à l’attribution de cette bourse est un des points forts de l’initiative. Les boursiers ressentent véritablement le soutien d’un partenaire engagé à les aider dans la poursuite de leurs études. Leur perception positive envers l’organisation, en raison de la chaleur de ses interventions et de son soutien, est également indéniable.
En ce qui concerne les points à améliorer, les boursiers s’accordent à dire qu’il serait bénéfique de renforcer la promotion auprès des institutions scolaires, non seulement pour les sensibiliser, mais aussi pour s’assurer que le plus grand nombre possible de boursiers potentiels ait accès aux bourses. Il reste encore du travail à faire pour sensibiliser les cégeps et les universités aux réalités des PÉSH.
Communication
Il est clair que les boursiers ont été informés de l’attribution des bourses principalement par l’intermédiaire des réseaux scolaires. Les amis et les réseaux sociaux ont également eu un impact, mais jamais autant que les communications directes avec ces réseaux. Le développement de liens encore plus étroits et proactifs en matière de communication avec ces institutions permettra de continuer à cibler les bons candidats pour les bourses et à encourager le parcours scolaire d’un plus grand nombre d’étudiants à l’avenir.
Bien que les communications de l’organisation soient appréciées et jugées suffisantes par les boursiers, ils aimeraient recevoir davantage d’informations sur l’histoire des autres boursiers (par exemple, ce qu’ils deviennent après leurs études et leurs bourses). Réaliser davantage de portraits pourrait créer un sentiment d’appartenance entre les boursiers et renforcer le bouche-à-oreille comme élément clé de la notoriété du programme de bourses auprès de la clientèle visée.
3. IMPACT
Montant et processus
La majorité des boursiers ont reçu des bourses de 1000 $, et les réponses sont donc en lien avec ce montant. Tous s’accordaient à dire que c’était un montant très appréciable, bien que certains ont exprimé le souhait d’en recevoir plus d’une fois. Ce montant semblait parfaitement adapté aux besoins des boursiers.
Cependant, le processus pour obtenir cette bourse n’a pas fait l’unanimité en termes de simplicité. La majorité semble avoir rencontré des difficultés pour obtenir la bourse. Il sera donc nécessaire de repenser le processus afin de le simplifier.
La majorité des boursiers ont également bénéficié du soutien d’autres bourses, principalement de la Fondation Desjardins. Comme nos deux organisations soutiennent des profils similaires au niveau de leur mission, il pourrait être pertinent d’accroître notre visibilité auprès de Desjardins. Cela nous permettrait, de part et d’autre, de diriger nos boursiers respectifs afin de maximiser le soutien financier offert par nos deux organisations.
Impact personnel et professionnel
Tous les boursiers sont unanimes quant à l’impact positif que cette bourse a eu sur leur parcours. Premièrement, elle leur a donné énormément de confiance en eux, leur offrant l’espoir que leurs rêves de réussite peuvent se réaliser. Grâce à cette bourse, ils ont pu se concentrer pleinement sur leurs études sans avoir à subir le stress financier, ce qui est d’autant plus important étant donné que les études représentent déjà un défi en soi. La bourse a rendu leur expérience scolaire plus positive et « facile », les rassurant quant à leur capacité à réussir. Ils ont eu le sentiment d’avoir un partenaire qui croyait en eux et les soutenait dans leur parcours. La bourse a permis de payer les frais de scolarité et le matériel scolaire, et dans de nombreux cas, d’éviter les dettes. Grâce à cette aide, les boursiers ont pu réduire leurs heures de travail et ainsi maximiser leur investissement dans leurs études.
4. CONCLUSION
Il est indéniable que la remise des bourses est au cœur de la mission de l’AQEIPS, qu’elle a un impact significatif auprès de la clientèle, et doit donc être maintenue. Ces bourses offrent un soutien précieux aux PÉSH, et leur permettent de concentrer toute leur énergie sur leurs projets scolaires. Cependant, certains aspects du programme de bourses devront être révisés pour en maximiser l’impact et la participation : la communication auprès du réseau scolaire, la capacité de recevoir la bourse plus d’une fois, et surtout, la manière de maintenir l’engagement des boursiers pour qu’ils deviennent des ambassadeurs à leur tour.
Ce rapport d’évaluation a été financé par la fondation Mirella & Lino Saputo.